- hâbleur
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• 1555; de hâbler (→ hâblerie)♦ Personne qui a l'habitude de parler beaucoup en exagérant, en promettant, en se vantant. C'est un hâbleur. ⇒ bluffeur, vantard. Adj. « L'humeur hâbleuse des chasseurs » (Maupassant).hâbleur, eusen. et adj. Litt. Personne qui a l'habitude de parler beaucoup, avec exagération et vantardise.— adj. Marius et Olive, types des Méridionaux hâbleurs.⇒HÂBLEUR, -EUSE, adj. et subst.(Celui, celle) qui a coutume de hâbler, de parler beaucoup, en exagérant ses mérites et en déformant la réalité. Ce garçon, autrefois hableur et joyeux comme ceux de sa race, semblait tombé maintenant dans un abattement maladif et profond (DU CAMP, Mém. suic., 1853, p. 169). Dans la rue, au café, partout où les gens, plus ou moins agressifs, vétilleux et hâbleurs, se disputent (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 580) :• ... le jeune M. Octave et ses compagnons purent voir dans le cabinet numéro 7 Roland de Clayet qui soupait avec la femme mystérieuse. (...) — Ma parole d'honneur! murmura M. Octave, Roland n'est point un hâbleur, c'est bien la comtesse Artoff.PONSON DU TERR., Rocambole, t. 4, 1859, p. 427.REM. Hâblard, -arde, adj., synon. de hâbleur. La même horde lourde, bouseuse, titubante d'un bobard à l'autre, hâblarde toujours, trafiqueuse, malveillante (CÉLINE, Voyage, 1932p. 427).Prononc. et Orth. : [
], fém. [-ø:z] avec init. asp. Les dict. gén. notent l'accent circonflexe (cf. Ac. 1932, ROB., Lar. Lang. fr.). Celui-ci n'est pas justifié par l'étymol., mais explique la prononc. avec [
] qui peut-être ne résisterait pas à la disparition de l'accent, graph. que l'on rencontre ds la docum. (DU CAMP, loc. cit.). Noter que WARN. 1968 admet la var. [a] avec init. asp. pour hâblerie. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1555 Hableur (BILLON, Le Fort inexpugnable, 31b d'apr. H. Vaganay ds Rom. Forsch. t. 32, p. 75). Dér. de hâbler; suff. -eur2. Fréq. abs. littér. : 56.
hâbleur, euse ['ablœʀ, øz] n. et adj.ÉTYM. 1555; de hâbler, et -eur.❖♦ Littér. ou style soutenu (plus cour. que hâbler et hâblerie). Personne qui a l'habitude de hâbler. || Un incorrigible hâbleur. ⇒ Blagueur, brodeur, craqueur, faiseur, fanfaron, gascon, menteur, vantard. || Ce médecin n'est qu'un hâbleur. ⇒ Charlatan, vendeur (d'orviétan). → Assassin, cit. 9.1 Cependant mon hâbleur, avec une voix haute,Porte à mes campagnards la santé de notre hôte (…)Boileau, Satires, III.♦ Adj. (→ Engin, cit. 2). || Un Parisien hâbleur et gouailleur. || Un récit hâbleur.2 (…) ses ambassadeurs célébraient, avec le génie hâbleur des Grecs, les richesses de l'Orient, les empires, les royaumes qu'on pouvait y conquérir (…)Michelet, Hist. de France, IV, III.3 Lorsque arriva l'invasion prussienne, Saint-Antoine, au cabaret, promettait de manger une armée, car il était hâbleur comme un vrai Normand (…)Maupassant, les Contes de la Bécasse, « Saint Antoine ».4 Et on restait trois heures à table en racontant des coups de fusil. C'étaient d'étranges et invraisemblables aventures, où se complaisait l'humeur hâbleuse des chasseurs.Maupassant, les Contes de la Bécasse, « La bécasse ».REM. Céline emploie la var. suffixale péj. hâblard, arde (Voyage au bout de la nuit).
Encyclopédie Universelle. 2012.